Le soir de la fête nationale, le 14-Juillet 2016, la vie à Nice a basculé. 86 morts. C’était il y a deux ans. Deux ans seulement, deux ans déjà. Nice n’a pas oublié.
Hier après-midi, sur la place Masséna, une cérémonie d’hommage a eu lieu en présence du Premier Ministre et de la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet.
Un défilé militaire terrestre et aérien. Un défilé où les pompiers, si précieux le soir de l’attentat, ont été ovationnés.
Un « Nissa la Bella » est interprété par le choeur de l’Opéra de Nice. « Nissa la Bella », l’hymne de Nice. Son titre, en niçois, se traduit simplement par « Nice la belle« , un morceau écrit en 1903, un 14 juillet... par Menica Rondelly.
« Pour l’amour de Nice », texte hommage de William Navarette lu tour à tour par Michel Boujenah et Daniel Benoin.
La présidente de l’association Mémorial des Anges, Anne Murris, prend ensuite la parole. « Il ne faut pas laisser le drame s’éloigner. Se rappeler d’hier n’a de sens que si l’on regarde vers demain ». Anne Murris a perdu sa fille, Camille, à l’âge de 27 ans, ce soir du 14-Juillet.
Représentant l’association Promenade des Anges, Célia Viale raconte de nouveau la funeste soirée d’il y a deux ans. Cette soirée où sa mère a été tuée. « Nous sommes ceux qui restent, explique-t-elle, sans mode d’emploi sur la manière de faire face ».
Les noms des 86 victimes sont égrainés. Une liste qui paraît toujours plus longue. Chaque nom, un galet, bleu blanc rouge. 86 galets déposés au pied d’un arbre « de vie », blanc pur.
Christian Estrosi, maire de Nice, s’installe au pupitre. « 731 jours. On peut compter ces jours écoulés depuis le 14-Juillet 2016. Parce qu’ils nous en éloignent. On arrête pas le temps, même avec son chagrin. Mais c’est 731 jours là nous amènent aussi à refuser l’oubli », explique-t-il. « Le mal qu’on nous a fait, qu’on a fait à des parents, des enfants, nous l’avons transformé en énergie, en courage, en espoir ! Nice a refusé l’abandon, la résignation, le repli. Nice sort de cette épreuve terrible plus grande et plus présente au monde ! »
Édouard Philippe d’enjoindre à ne pas oublier. « Ce drame, vous devez vivre avec. Ne pas l’éroder, ne pas le laisser s’éloigner, ne pas le recouvrir ». Le premier Ministre, avant cette cérémonie, aura reçu une dizaine de familles, selon l’association Promenade des Anges.
Touchée dans sa chair, Nice a rappelé l’essentiel : perpétuer la mémoire des victimes, donner de l’espoir, lutter contre la radicalisation.
Crédits photos : SIG