L’association est mobilisée tous les lundis soirs dans la ville de Nice pour distribuer repas et sourires aux plus démunis. Même l’été.

Ils ont un point commun : ils ont les crocs et pas grand chose pour les contenter. Alors, Les anges gardiens de Monaco viennent à leur secours tous les lundis soirs à Nice. « Cinquante-deux semaines sur les cinquante-deux de l’année », explique la secrétaire de l’association. Et même l’été, alors que plusieurs associations stoppent leurs distributions. Nous avons suivi les bénévoles lors d’une soirée.
19h30. Près de la caserne des pompiers rue Fodéré à Nice, le camion blanc aux lettres rouges arrive. Et avec, toute une équipe de bénévoles. Un espace en plein air, mais clos, mis à la disposition par la ville de Nice accueille les plus démunis. Des sans-domicile fixe mais aussi des personnes en grande précarité. 20 % de la population niçoise vit en dessous du seuil de pauvreté, constate le C.C.A.S. (Centre communal d’action sociale) de Nice.

Des couverts, des bols, du pain, des pâtes, des boissons fraîches,… Des produits offerts par plusieurs établissements de la Principauté ou financés par des dons. La distribution commence. Plus de quatre-cents personnes, ce soir-là, vont pouvoir manger. Mais aussi échanger.
Bruna, qui a fondé l’association, prend le temps de discuter avec les gens. Pour savoir d’où ils viennent, ce qu’ils font, comment ils tentent de s’en sortir. Des familles, des enfants, des poussettes, des personnes plus âgées, des jeunes : la file semble ne jamais s’arrêter.
Pour ceux qui dorment dans la rue, quelques produits d’hygiène. Des duvets aussi sont distribués : « Un peu de confort nécessaire » estime l’une des bénévoles.

21h. Les quelques tables installées, les derniers bénéficiaires partis, l’équipe quitte les lieux. Mais n’en reste pas là. Débute alors une maraude. Un premier arrêt aux marches de l’Église du Port, sur la place Île de Beauté. Une distribution d’un repas chaud est effectuée et quelque nourriture aussi laissée pour plus tard. Quelques mots sont échangés. Quelques produits de première nécessité sont aussi proposés. Les Anges gardiens de Monaco sont bienveillants. Les sans-abris sont reconnaissants.

21h15. Direction le bord de mer, le quai des États-Unis. Au début de cette saison estivale, les touristes y sont déjà nombreux. Et passent sans jeter un regard devant des hommes allongés par terre. Another day in paradise. Les bénévoles s’arrêtent sous un porche qui mène du vieux Nice au bord de mer. Ils sont quatre. Quatre sans-abris. L’un d’eux est ivre. Un autre somnole. Un chien les accompagne. Lui aussi aura le droit à quelque nourriture.

21h25. Quelques mètres après être arrivés sur la prom’, les bénévoles s’arrêtent une nouvelle fois. Ils ont eu l’œil : Ils ont vu que des personnes démunies étaient là. A proximité du Mc Donald’s qui, lui, ne désemplit pas. Ses clients se délectant, en terrasse, hamburgers et autres frites dans une totale indifférence. Pourtant, ils sont à quelques mètres d’hommes visiblement dans le besoin. Une situation qui paraît naturelle. En plein été sur la côte d’Azur. Déconcertant. Là aussi, les Anges gardiens apporte un peu nourriture, échange quelques mots. L’une des bénévoles sourit : « Mc Do ne donne jamais rien ».

21h45. La maraude fait un nouveau stop. Cette fois près de la gare de Nice-Ville. Ce sera le dernier arrêt. Les stocks sont quasi-vides. Déjà. Le camion était pourtant parti surchargé de la Principauté, explique Rinaldo, l’un des Anges gardiens. Deux-trois tables sont installées. C’est précaire. Les bénévoles étaient visiblement attendus. Ils sont plus d’une centaine à se regrouper autour d’eux. Très rapidement. Quémandant. Andrea, Christiane, Lara, Mousse,…. les Anges sont vite dépassés. La demande est immense. « Certaines mamans viennent avec leurs enfants et les font passer un par un pour avoir plus ». Logique. Lorsque c’est bientôt la fin, et que les plus démunis ont encore faim, il faut beaucoup de diplomatie pour éviter l’émeute. Et annoncer que ce soir, c’est terminé.

Parmi les bénévoles, Victoria Silvstedt a participé à la distribution rue Fodéré mais aussi à la maraude. Ici, elle ne joue pas la star qu’elle est, et se sent complètement investie de sa mission. Regardez.
22h30. L’équipe des Anges gardiens souffle. Enfin. « C’était chaud ce soir », dit l’une d’elles. La mission a été accomplie. Son succès, hélas, n’a pas été démenti.
Pour faire un don ou pour vous investir auprès des Anges Gardiens de Monaco, prenez contact via le site internet de l’association, ici.